Le boss est un DJ
J’ai abandonné l’idée de me consacrer pleinement à la musique quand j’ai acheté (jeune) mon premier appart et qu’il fallait bien rembourser la banque.
Pourquoi et comment intègres-tu cette passion dans un contexte professionnel déjà intense ?
Cela a été un moment très frustrant. Puis j’ai complètement arrêté de pratiquer quand j’ai créé l’agence avec Stéphane il y a quelques années. L’idée d’y revenir plus tard, quand l’aventure prendrait fin, est finalement devenue un leurre car les responsabilités dans la vie ne vont jamais en diminuant. On a toujours une bonne excuse pour mettre ses side-projects de côté.
Aujourd’hui, je suis fier du parcours de l’agence et de l’expertise de mes collaborateurs. Cela me donne une confiance et une sérénité qui me permettent de réintégrer plus sereinement des projets, des passions qui étaient restées figées, à l’écart de moi pendant un long moment.
C’est avant tout psychologique. Personne ne devrait tout abandonner à cause d’un travail, en se contentant de noyer la pression dans quelques pintes le jeudi soir. Il est important d’être multiple, surtout si vous êtes un créatif, en agence ou ailleurs. J’admire les personnalités qui ne vivent qu’à travers un savoir-faire d’excellence, comme les maitres sushis par exemple, mais ce n’est pas moi.
Pour cette raison, je me suis fixé pour objectif, pendant un an, de créer un mix par mois (sélection musicale d’1 heure environ) et je suis heureux de le partager avec mes amis, collaborateurs et réseaux.
Et cette passion pour la musique électronique ?
La (dance) musique électronique est un véritable univers parallèle à tous les autres genres musicaux. Il y en a forcément une qui vous plait, même si vous ne le savez pas. Il existe autant de musiques électroniques que de genres ou de goûts musicaux. Instrumentations, tempo, la palette est extrêmement large, de la plus douce et spirituelle aux envolées transes, en passant par le groove des cuivres ou les harmonies déstructurées des synthétiseurs. Ce qui prétendent ne pas aimer ce genre font souvent référence au cliché (erroné) de la techno industrielle, à 145 BPM jouée dans un hangar.
Le point commun, c’est le beat ! Comme un rythme cardiaque, le fil conducteur, qui lie les morceaux entre eux, puis les DJ qui font évoluer l’histoire et enfin le public. Les possibilités et les émotions sont infinies. L’essence de la musique électronique, c’est le partage. Ici, les stars et les top charts sont moins essentiels. Vous pouvez passer plusieurs heures exceptionnelles lors d’un événement public sans même avoir vu le visage ni le nom du DJ, ni connaître un seul morceau de sa sélection. C’est le chemin le plus court vers nos émotions.
Quelle est aujourd’hui la place de la musique dans la communication ?
Il est connu, dans certains cas, que le son joue pour 70% dans l’émotion. L’émotion est elle-même est un facteur clé d’adhésion et peut mener à l’acte d’achat. Pourtant, vis à vis des budgets, et dans le processus créatif de la génération digitale, la bande son fait toujours trop office d’accessoire interchangeable. Alors qu’il était souvent difficile de faire entendre son importance, dans les budgets, mais aussi parfois au sein de ses propres équipes, la tendance tourne à la catastrophe. On considère aujourd’hui que le son n’est plus activé par défaut. On se retrouve avec des formats carrés, aphones, visionnés pendant maximum 4 secondes. En tant que marque, si vous suivez la masse, si vous pensez que vos investissements doivent se faire de la sorte, au détriment de la création, alors n’espérez pas émerger.
Heureusement il y a encore des marques qui veulent se différentier et qui se demandent, avec un minimum de vision, comment capter l’attention aujourd’hui pour emmener les gens dans leur univers plutôt que de se noyer dans un fil muet.
Et dans les projets de Sweet Punk ?
La musique tient dès que possible une place de choix. En créant l’agence, je rêvais d’allier deux de mes obsessions à l’aventure : les voyages et la musique. Pour la première, Société Générale, notre client historique, nous a suivi sur des idées de projets impliquant des tournages à Istanbul, Rio ou encore Hong Kong. Concernant la musique elle a été l’alliée de nos projets les plus inspirants. Nous avons parfois collaboré avec de véritables artistes et le projet le plus fou reste celui réalisé pour les 40 ans de la fusée Ariane. Nous avons réussi à proposer et concrétiser un véritable album électro avec l’artiste Pyramid. Une idée puissante pour attacher la marque au grand public, mais aussi un beau cadeau de com interne aux 9000 salariés qui se sont partagés entre autres : t-shirts, vinyles, affiches etc… Et une idée adoubée directement par le PDG du groupe, preuve de la puissance fédératrice et de l’énergie que procure la musique.
Let’s dance !
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